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Colette Collerette ou l'art de se déshabiller... Avec style.

Dernière mise à jour : 29 mars 2020

Laure Bronkart, alias Colette Collerette, allie danse et comédie. Dans cet entretien, elle nous parle de son métier d'effeuilleuse burlesque et de sa passion pour le cabaret. Attention les yeux !



 

"Un show de cabaret ne se fait pas sans le public, il se construit ensemble."

 

Qu’est-ce que l’effeuillage burlesque ?  L’effeuillage burlesque, c’est du striptease ou l’art de se déshabiller. Le corps de la femme ou de l’homme devient une œuvre d’art, une peinture vivante. Je viens d’une famille de peintres. Il y a toujours eu une approche esthétique du corps, de l’esthétique, de l’image. J’ai été élevée là-dedans. Lorsque je performe, je crée des tableaux vivants et je raconte une histoire. Même s’il s’agit de striptease, je n’y vois pas nécessairement de sexe. Je vois plutôt la beauté de la mise en scène d’un corps, de l’humain. Je peux donc mêler la danse, le théâtre, la pantomime, l’improvisation ! Tous les soirs, c’est différent !



 

"L’effeuillage burlesque, c’est du striptease ou l’art de se déshabiller."

 

Pourquoi as-tu choisi ce nom de scène ?  Mon nom, Colette Collerette, je ne l’ai pas choisi ! C’est ballot ! Choisir un nom de scène, c’était l’enfer pour moi. Impossible. Il n’y avait que des noms kitsch qui me venaient à l’esprit. (Rires) Deux artistes du milieu burlesque m’ont donc nommée lorsque j’ai commencé : Lady Flo et Georges Bangable. Ce dernier trouvait que je ressemblais beaucoup à l’écrivaine Colette. Et de fait, je m’étais présentée avec la choucroute, les boucles. Lady Flo s’est alors exclamée « Colette Collerette ! » Je suis devenue ce personnage. J’y ai trouvé beaucoup de signification. Colette a eu une vie exceptionnelle… Et puis Collerette, c’est musical, joyeux, sautillant, mutin et atypique, surtout dans le monde du burlesque. Bref, aucune référence à quelque chose de chaud, de sexy. C’est complètement hors du temps, il y a quelque chose de l’apparat. La collerette sert à mettre en valeur le visage, pour bien prendre la lumière. C’était assez logique pour moi de passer l’audition et en une soirée, j’ai machiné un numéro. Je n’ai jamais été aussi stressée de ma vie à une audition. Et pour cause, il s’agissait d’un moment charnière de ma vie. Je sentais que quelque chose allait se passer, que j’allais peut-être découvrir ma vocation.




Par quel numéro as-tu débuté ?  Je faisais des projections sur moi de films érotiques d’époque. J’ai aussi fabriqué le plus petit cinéma du monde. Le public peut venir voir des films dans ce cinéma situé… Au niveau de mon ventre. Ensuite, j’ai créé un numéro un peu cheese & cake, dans un registre plus pin-up. Il s’agit d’un numéro d’aviatrice, avec de nouveau, des projections vidéo. Pour créer tes numéros, quelles époques t’inspirent le plus ? À partir du début du XXe siècle, la Belle Époque, jusqu’aux années 40. La période de l’entre-deux-guerres est grosso modo celle qui m’inspire le plus à travers le spectacle : les cabarets des années 30, la République de Weimar, la Nouvelle Objectivité, tout ce qui se passait en Allemagne à cette époque. Les femmes se mettaient déjà en scène de façon assez outrageuse… Justement, quelles femmes t’inspirent le plus ? Quelles sont tes références en tant qu’artiste ? Je me trouve une muse, qui correspond à l’histoire que j’ai envie de transmettre. Pour mon numéro de voyante « Fortune Teller », je me suis très fortement inspirée de Luisa Casati, mécène un peu particulière du début du XXe siècle. Je me suis également inspirée de Loïe Fuller, pour une autre performance.




 

"Loïe Fuller était une pionnière, venue avec des concepts

complètement fous pour l'époque."

 

Loïe Fuller, qu’est-ce qui te plait chez elle ? C’était une pionnière, venue avec des concepts complètement fous pour l’époque et qui s’est battue pour exister. Elle s’est fait faire une robe en radium ! J’aime l’idée que ces artistes se servent de leur folie pour créer. Ils testent des choses, envers et contre tout. C’est fascinant. Sa danse est à la fois très mélancolique, très féminine. Elle exprime aussi la nature, la fleur, le papillon. Loïe Fuller joue avec la lumière. Mon frère est peintre, nous nous sommes plongés ensemble dans son univers et sa danse serpentine pour travailler sur la projection. Travailles-tu avec une styliste en particulier ?  Oui ! Pour me lancer de façon plus professionnelle, notamment au niveau des costumes, je me suis tournée vers une amie styliste en lingerie, Céline Pinckers. Nous formons un super duo. Je viens avec une idée, un fantasme et elle lit dans mes pensées, je n’ai pas d’autres explications ! Elle plonge en même temps que moi, dans les biographies des personnages et nous échangeons des photos d’époque. Nous avons travaillé ensemble sur le costume du Pierrot. Un personnage triste et mélancolique. J’avais envie d’y apporter de la joie… J’aime le contraste. Tout le costume a été pensé, créé autour de ce contraste du noir et du blanc. Tu as collaboré avec Clara Morgane. Comment vous êtes vous rencontrées ?  Clara Morgane a monté un cabaret. C’était une rencontre un peu par hasard. Une amie m’a bookée sur un de ses événements et Clara a beaucoup apprécié mon univers artistique.  Depuis, nous faisons des spectacles, en particulier dans des casinos. As-tu un nouveau numéro ?  Actuellement, je travaille sur un nouvel acte intitulé « La Nana », où je m’inspire fortement de Joséphine Baker. Je suis un ananas géant ! J’avais envie de créer quelque chose d’un peu plus exotique et lui rendre hommage, sans tomber dans le cliché de la ceinture de bananes. Je préfère témoigner de sa folie, de sa liberté et non des clichés qu’on lui a imposés. Comment imagines-tu la suite de ta carrière ?  Je n’en sais rien. Tout est tellement éphémère dans ce milieu. Ca va, ça vient, de véritables montagnes russes. Donc où est-ce que je me vois ? Là-bas. (Elle désigne un endroit de la pièce au hasard)  Et au niveau personnel ?  Au niveau personnel, avec plein d’enfants et mes chiens dans le jardin. Et bien sûr, mon petit saucisson et ma bière qui m’attendent. (Rires) Tu habites Bruxelles. Où aimes-tu sortir dans cette ville ?  J’ai ma petite routine ! Le dimanche, j’aime aller sur la Place du Jeu de Balle, au Café Brocante, manger un stoemp*, écouter de la musique jazz live. Ensuite, bouger un peu plus dans le centre, à la recherche des orchestres, pour écouter encore et toujours de la musique live. Tous les soirs, tu peux trouver un concert dans un bar. Et le lundi, je danse le blues avec des amis ! *Ecrasé de légumes à la belge



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